Difference between revisions of "Une histoire préventive du Google Cultural Institute"

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== I. Organizing information is never innocent ==
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== I. L'organisation de l'information n'est jamais innocente ==
  
<onlyinclude>Six years ago, Google, an [[LA MÉGA-ENTREPRISE|Alphabet]] company, launched a new project: The Google Art Project. The official history, the one written by Google and distributed mainly through tailored press releases and corporate news bits, tells us that it all started as “a 20% project within Google in 2010 and had its first public showing in 2011. It was 17 museums, coming together in a very interesting online platform, to allow users to essentially explore art in a very new and different way."</onlyinclude><ref>Caines, Matthew. “Arts head: Amit Sood, director, Google Cultural Institute” The Guardian. Dec 3, 2013. http://www.theguardian.com/culture-professionals-network/culture-professionals-blog/2013/dec/03/amit sood-google-cultural-institute-art-project</ref> While Google Books faced legal challenges and the European Commission launched its antitrust case against Google in 2010, the Google Art Project, not coincidentally, scaled up gradually, resulting in the Google Cultural Institute with headquarters in Paris, “whose mission is to make the world's culture accessible online.<ref>Google Paris. Accessed Dec 22, 2016 http://www.google.se/about/careers/locations/paris/</ref>
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Il y a six ans, Google, une entreprise Alphabet a lancé un nouveau projet : le Google Art Project. L'histoire officielle, celle écrite par Google et distribuée principalement à travers des communiqués de presse sur mesure et de brèves informations commerciales, nous dit que tout a commencé « en 2010, avec un projet 20 % chez Google qui fut présenté au public pour la première fois en 2011. Il s'agissait de 17 musées réunis dans une plateforme en ligne très intéressante afin de permettre aux utilisateurs de découvrir l'art d'une manière tout à fait nouvelle et différente. »<ref>Caines, Matthew. « Arts head: Amit Sood, director, Google Cultural Institute »The Guardian. 3 décembre 2013. http://www.theguardian.com/culture-professionals-network/culture-professionals-blog/2013/dec/03/amit sood-google-cultural-institute-art-project</ref> Tandis que Google Books faisait face à des problèmes d'ordre légal et que la Commission européenne lançait son affaire antitrust contre Google en 2010, le Google Art Project prenait, non pas par hasard, de l'ampleur. Cela conduisit à la création du Google Art Institute dont le siège se trouve à Paris et « dont la mission est de rendre la culture mondiale accessible en ligne ».<ref>Google Paris. Consulté le 22 décembre 2016 http://www.google.se/about/careers/locations/paris/</ref>
  
The Google Cultural Institute is strictly divided in Art Project, Historical Moments and World Wonders, roughly corresponding to fine art, world history and material culture. Technically, the Google Cultural Institute can be described as a database that powers a repository of high-resolution images of fine art, objects, documents and ephemera, as well as information about and from their ‘partners’ - the public museums, galleries and cultural institutions that provide this cultural material - such as 3D tour views and street-view maps. So far and counting, the Google Cultural Institute hosts 177 digital reproductions of selected paintings in gigapixel resolution and 320 3D versions of different objects, together with multiple thematic slide shows curated in collaboration with their partners or by their users.
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Le Google Cultural Institute est clairement divisé en sections : Art Project, Historical Moments et World Wonders. Cela correspond dans les grandes lignes à beaux-arts, histoire du monde et matériel culturel. Techniquement, le Google Cultural Institute peut être décrit comme une base de données qui alimente un dépositaire d'images haute résolution d'objets d'art, d'objets, de documents, d'éphémères ainsi que d'informations à propos, et provenant, de leurs « partenaires » : les musées publics, les galeries et les institutions culturelles qui offrent ce matériel culturel, tel que les vues de voyage en 3D et les cartes de vue de rues. Pour le moment, le Google Cultural Institute compte 177 reproductions numériques d'une sélection de peintures dans une résolution en giga pixels et 320 versions 3D de différents objets ainsi que de multiples diapositives thématiques choisies en collaboration avec leurs partenaires ou par leurs utilisateurs.
  
According to their website, in their ‘Lab’ they develop the “new technology to help partners publish their collections online and reach new audiences, as seen in the Google Art Project, Historic Moments and World Wonders initiatives.” These services are offered – not by chance – as a philanthropic service to public institutions that increasingly need to justify their existence in face of cuts and other managerial demands of the austerity policies in Europe and elsewhere.
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D'après leur site, dans leur « Lab », ils développent une « nouvelle technologie afin d'aider leurs partenaires à publier leurs collections en ligne et à toucher de nouveaux publics, comme l'ont fait les initiatives du Google Art Project, Historic Moments et Words Wonders. » Non pas par hasard, ces services sont offerts comme un service philanthropique aux institutions publiques qui sont de plus en plus amenées à justifier leur existence face aux réductions budgétaires et aux autres exigences en matière de gestion des politiques d'austérité en Europe et ailleurs.  
 
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« Il est peu probable et même impensable que [le Google Cultural Institute] fasse disparaitre la famine chronique des institutions culturelles fondées publiquement causée par la politique et présente même dans les pays riches »<ref>Schiller, Dan & Yeo, Shinjoung. « Powered By Google: Widening Access And Tightening Corporate Control. » (In Aceti, D. L. (Éd.). Red Art: New Utopias in Data Capitalism: Leonardo Electronic Almanac, Vol. 20, No. 1. Londres : Goldsmiths University Press. 2014): 48 </ref>. Il est important de comprendre que Google est réellement en train de financer l'infrastructure technique et le travail nécessaire à la transformation de la culture en données. De cette manière, Google s'assure que la culture peut être facilement gérée et nourrit toute sorte de produits nécessaires à la ville néolibérale afin de promouvoir et d'exploiter ces « biens » culturels, la compétition avec d'autres centres urbains au niveau mondial, mais également l'alimentation de l'accumulation inébranlable d'informations de Google.
The Google Cultural Institute “would be unlikely, even unthinkable, absent the chronic and politically induced starvation of publicly funded cultural institutions even throughout the wealthy countries”<ref>Schiller, Dan & Yeo, Shinjoung. “Powered By Google: Widening Access And Tightening Corporate Control.(In Aceti, D. L. (Ed.). Red Art: New Utopias in Data Capitalism: Leonardo Electronic Almanac, Vol. 20, No. 1. London: Goldsmiths University Press. 2014):48 </ref>. It is important to understand that what Google is really doing is bankrolling the technical infrastructure and labour needed to turn culture into data so it can be easily managed and feed all kind of products needed in the neoliberal city to promote and exploit these cultural ‘assets’, in order to compete with other urban centres in the global stage, but also, to feed Google’s unstoppable accumulation of information.
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Le dirigeant du Google Cultural Institute est conscient qu'il existe un grand nombre de questions concernant leurs activités, cependant, Alphabet a choisi d'appeler les critiques légitimes des malentendus : « Il s'agit de notre plus grand combat, ce malentendu permanent sur les raisons de l'existence du Cultural Institute »<ref>Down, Maureen. « The Google Art Heist ». The New York Times. 12 septembre 2015 http://www.nytimes.com/2015/09/13/opinion/sunday/the-google-art-heist.html</ref> Le Google Cultural Institute, comme beaucoup d'autres efforts culturels de Google, tels que Google Books et leur exposition artistique Digital Revolution, a été sujet à quelques critiques bien nécessaires, comme ''Powered by Google: Widening Access and Tightening Corporate Control'' (Schiller & Yeo 2014), un compte rendu détaillé des origines de cette intervention culturelle et de son rôle dans la résurgence du capitalisme social « là où les gens sont renvoyés aux corporations plutôt qu'aux États pour des services tels que ceux qu'ils reçoivent ; là où le capital des entreprises a l'habitude de se donner le droit de négocier le discours public ; et où l'histoire et l'art restent saturés par les préférences et les priorités des classes de l'élite sociale. »<ref>Schiller, Dan & Shinjoung Yeo. « Powered By Google: Widening Access And Tightening Corporate Control. », 48</ref>
The head of the Google Cultural Institute knows there are a lot of questions about their activities but Alphabet chose to label legitimate critiques as misunderstandings: “This is our biggest battle, this constant misunderstanding of why the Cultural Institute actually exists.”<ref>Down, Maureen. “The Google Art Heist”. The New York Times. Sept 12, 2015 http://www.nytimes.com/2015/09/13/opinion/sunday/the-google-art-heist.html</ref> The Google Cultural Institute, much like many other cultural endeavours of Google like Google Books and their Digital Revolution art exhibition, has been subject to a few but much needed critiques, such as Powered by Google: Widening Access and Tightening Corporate Control (Schiller & Yeo 2014), an in-depth account of the origins of this cultural intervention and its role in the resurgence of welfare capitalism, “where people are referred to corporations rather than states for such services as they receive; where corporate capital routinely arrogates to itself the right to broker public discourse; and where history and art remain saturated with the preferences and priorities of elite social classes.<ref>Schiller, Dan & Shinjoung Yeo. “Powered By Google: Widening Access And Tightening Corporate Control., 48</ref>
 
  
Known as one, if not the first essay that dissects Google's use of information and the rhetoric of democratization behind it to reorganize cultural public institutions as a “site of profit-making”, Schiller & Yeo’s text is fundamental to understand the evolution of the Google Cultural Institute within the historical context of digital capitalism, where the global dependency in communication and information technologies is directly linked to the current crisis of accumulation and where Google's archive fever “evinces a breath-taking cultural and ideological range.<ref>Schiller, Dan & Yeo, Shinjoung. “Powered By Google: Widening Access And Tightening Corporate Control., 48</ref>
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Connu comme l'un, si pas le seul essai d'analyse de l'utilisation des informations par Google ainsi que de la rhétorique de démocratisation se trouvant en amont pour réorganiser les institutions publiques culturelles en un « lieu de profit », le texte de Schiller & Yeo est fondamental pour la compréhension de l'évolution du Google Cultural Institute dans le cadre d'un contexte historique de capitalisme numérique, où la dépendance mondiale aux technologies de l'information est directement liée à la crise actuelle d'accumulation où la fièvre d'archivage de Google « manifeste une portée culturelle et idéologique à couper le souffle ».<ref>6. Schiller, Dan & Yeo, Shinjoung. « Powered By Google: Widening Access And Tightening Corporate Control. », 48</ref>
  
== II. Who colonizes the colonizers? ==
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== II. Qui colonise les colons ? ==
  
The Google Cultural Institute is a complex subject of interest since it reflects the colonial impulses embedded in the scientific and economic desires that formed the very collections which the Google Cultural Institute now mediates and accumulates in its database.  
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Le Google Cultural Institute est un sujet de débat intéressant puisqu'il reflète les pulsions colonialistes encrées dans les désirs scientifiques et économiques qui ont formé les mêmes collections que le Google Cultural Institute négocie et accumule dans sa base de données.
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Qui colonise les colons ? C'est une problématique très difficile que j'ai soulevée précédemment dans un essai dédié au Google Cultural Institute, Alfred Russel Wallace et les pulsions colonialistes derrière les fièvres d'archivage du 19e et du 20e siècles. Je n'ai pas encore de réponse. Pourtant, une critique du Google Cultural Institute dans laquelle ses motivations sont interprétées comme simplement colonialistes serait trompeuse et contreproductive. Leur but n'est pas d'asservir et d'exploiter la population tout entière et ses ressources afin d'imposer une nouvelle idéologie et de civiliser les barbares dans la même optique que celle des pays européens durant la colonisation. De plus, cela serait injuste et irrespectueux vis-à-vis de tous ceux qui subissent encore les effets permanents de la colonisation, exacerbés par l'expansion de la mondialisation économique.
  
Who colonizes the colonizers? It is a very difficult issue which I have raised before in an essay dedicated to the Google Cultural Institute, Alfred Russel Wallace and the colonial impulse behind archive fevers from the 19th but also the 21st century. I have no answer yet. But a critique of the Google Cultural Institute where their motivations are interpreted as merely colonialist would be misleading and counterproductive. It is not their goal to slave and exploit whole populations and its resources in order to impose a new ideology and civilise barbarians in the same sense and way that European countries did during the Colonization. Additionally, it would be unfair and disrespectful to all those who still have to deal with the endless effects of Colonization, that have exacerbated with the expansion of economic globalisation.
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Selon moi, l'assemblage de la technologie et de la science qui a produit le savoir à l'origine de la création d'entités telles que Google et ses dérivés, comme le Cultural Institute, ainsi que la portée de son impact sur une société où la technologie de l'information est la forme de technologie dominante font du technocolonialisme un terme plus précis pour décrire les interventions culturelles de Google.  
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Même si la technocolonilisation partage de nombreux traits et éléments avec le projet colonial, comme l'exploitation des matériaux nécessaires à la production d'informations et aux technologies médiatiques, ainsi que les conflits qui en découlent, les technologies de l'information sont tout de même différentes des navires et des canons. Cependant, la fonction commerciale des technologies maritimes est identique aux libres (comme dans marché libre) services déployés par les drones de Google ou Facebook qui fournissent internet à l'Afrique, même si l'aspect en réseau des technologies de l'information est largement différent en matière d'infrastructure.
  
The conflation of technology and science that has produced the knowledge to create such an entity as Google and its derivatives, such as the Cultural Institute, together with the scale of its impact on a society where information technology is the dominant form of technology, makes technocolonialism a more accurate term to describe Google's cultural interventions from my perspective.
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Il n'existe pas de définition officielle du technocolonialisme, mais il est important de le comprendre comme une continuité de l'idée des Lumières qui a donné naissance au désir de rassembler, d'organiser et des gérer les informations au 19e siècle. Mon utilisation de ce terme veut souligner et situer l'accumulation contemporaine ainsi que la gestion de l'information et des données au sein du paysage scientifique dirigé par « le profit avant tout » comme une « extension logique de la valeur du surplus accumulée à travers le colonialisme et l'esclavage ».<ref>Davis, Heather & Turpin, Etienne, eds. Art in the Antropocene (Londres : Open Humanities Press. 2015), 7</ref>
  
Although technocolonization shares many traits and elements with the colonial project, starting with the exploitation of materials needed to produce information and media technologies – and the related conflicts that this produces –, information technologies still differ from ships and canons. However, the commercial function of maritime technologies is the same as the free – as in free trade – services deployed by Google or Facebook’s drones beaming internet in Africa, although the networked aspect of information technologies is significantly different at the infrastructure level.
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Contrairement à l'époque coloniale, dans le technocolonialisme contemporain, la narration n'est pas la suprématie d'une culture humaine spécifique. La culture technologique est le sauveur. Peu importe que vous soyez musulman, français ou maya, l'objectif est d'obtenir les meilleures technologies pour la transformer en données, la classifier, produire un contenu à partir de celle-ci et créer des expériences pouvant être monétisées.
  
There is no official definition of technocolonialism, but it is important to understand it as a continuation of the idea of Enlightenment that gave birth to the impulse to collect, organise and manage information in the 19th century. My use of this term aims to emphasize and situate contemporary accumulation and management of information and data within a technoscientific landscape driven by “profit above else” as a “logical extension of the surplus value accumulated through colonialism and slavery.<ref>Davis, Heather & Turpin, Etienne, eds. Art in the Antropocene (London: Open Humanities Press. 2015), 7</ref>
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En toute logique, pour Google, une entreprise dont la mission est d'organiser les informations du monde en vue de générer un profit, les institutions qui étaient auparavant chargées de l'organisation de la connaissance du monde constituent des partenaires idéaux. Cependant, comme indiqué plus tôt, l'engagement du Google Cultural Institute à rassembler les informations des musées créés durant la période coloniale afin d'élever une certaine culture et une manière supérieure de voir le monde est paradoxal. Aujourd'hui, nous sommes au courant et nous sommes capables de défier les narrations dominantes autour du patrimoine culturel, car ces institutions ont un véritable récit de l'histoire qui ne se limite pas à la production de la section « à propos » d'un site internet, comme celui du Google Cultural Institute.
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« Ce que les musées devraient peut-être faire, c'est faire prendre conscience aux visiteurs que ce n'est pas la seule manière de voir les choses. Que le musée, à savoir l'installation, la disposition et la collection, possède une histoire et qu'il dispose également d'un bagage idéologique »[8]. Cependant, le Google Cultural Institute n'est pas un musée, c'est une base de données disposant d'une interface qui permet de parcourir le contenu culturel. Contrairement aux prestigieux musées avec lesquels il collabore, il manque d'une histoire située dans un discours culturel spécifique. Il s'agit d'objets d'art, de merveilles du monde et de moments historiques au sens large. La mission du Google Cultural Institute est clairement commerciale et philanthropique, mais celui-ci manque d'un point de vue et d'une position définie vis-à-vis du matériel culturel qu'il traite. Ce n'est pas surprenant puisque Google a toujours évité de prendre position, tout est question de technodéterminisme et de la noble mission d'organiser les informations du monde afin de le rendre meilleur. Cependant, « la négociation et le rassemblement d'informations sont une forme dangereuse de technocolonialisme ».<ref>Bush, Randy. Psg.com On techno-colonialism. (blog) 13 juin 2015. Consulté le 22 décembre 2015 https://psg.com/on-technocolonialism.html</ref>
  
Unlike in colonial times, in contemporary technocolonialism the important narrative is not the supremacy of a specific human culture. Technological culture is the saviour. It doesn’t matter if the culture is Muslim, French or Mayan, the goal is to have the best technologies to turn it into data, rank it, produce content from it and create experiences that can be monetized.
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En cherchant une narration culturelle dépassant l'idéologie californienne, le moteur de recherche d'Alphabet a trouvé dans Paul Otlet et le Mundaneum la couverture parfaite pour intégrer ses services philanthropiques dans l'histoire de la science de l'information, au-delà de la Silicon Valley. Après tout, ils comprennent que « la possession des narrations historiques et de leurs corrélats matériels devient un outil de manifestation et de réalisation des revendications économiques ».<ref>Starzmann, Maria Theresia. « Cultural Imperialism and Heritage Politics in the Event of Armed Conflict: Prospects for an ‘Activist Archaeology’ ». Archeologies. Vol. 4 n° 3 (2008):376</ref>
  
It only makes sense that Google, a company with a mission of to organise the world’s information for profit, found ideal partners in the very institutions that were previously in charge of organising the world’s knowledge. But as I pointed out before, it is paradoxical that the Google Cultural Institute is dedicated to collect information from museums created under Colonialism in order to elevate a certain culture and way of seeing the world above others. Today we know and are able to challenge the dominant narratives around cultural heritage, because these institutions have an actual record in history and not only a story produced for the ‘about’ section of a website, like in the case of the Google Cultural Institute.
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Après avoir établi un centre de données dans la ville belge de Mons, ville du Mundaneum, Google a offert son soutien à « l'aventure Mons 2015, en particulier en travaillant avec nos partenaires de longue date, les archives du Mundaneum. Plus d'un siècle auparavant, deux visionnaires belges ont imaginé l'architecture du World Wide Web d'hyperliens et d'indexation de l'information, non pas sur des ordinateurs, mais sur des cartes de papier. Leur création était appelée Mundaneum. »<ref>Echikson,William. Partnering in Belgium to create a capital of culture (blog) 10 mars 2014. Consulté le 22 décembre 2015 http://googlepolicyeurope.blogspot.se/2014/03/partnering-in-belgium-to-create-capital.html</ref>
 
 
“What museums should perhaps do is make visitors aware that this is not the only way of seeing things. That the museum – the installation, the arrangement, the collection – has a history, and that it also has an ideological baggage”[8]. But the Google Cultural Institute is not a museum, it is a database with an interface that enables to browse cultural content. Unlike the prestigious museums it collaborates with, it lacks a history situated in a specific cultural discourse. It is about fine art, world wonders and historical moments in a general sense. The Google Cultural Institute has a clear corporate and philanthropic mission but it lacks a point of view and a defined position towards the cultural material that it handles. This is not surprising since Google has always avoided to take a stand, it is all techno-determinism and the noble mission of organising the world’s information to make the world better. But “brokering and hoarding information are a dangerous form of techno-colonialism.”<ref>Bush, Randy. Psg.com  On techno-colonialism. (blog) June 13, 2015. Accessed Dec 22, 2015 https://psg.com/on-technocolonialism.html</ref>
 
 
 
Searching for a cultural narrative beyond the Californian ideology, Alphabet's search engine found in Paul Otlet and the Mundaneum the perfect cover to insert their philanthropic services in the history of information science beyond Silicon Valley. After all, they understand that “ownership over the historical narratives and their material correlates becomes a tool for demonstrating and realizing economic claims”.<ref>Starzmann, Maria Theresia. “Cultural Imperialism and Heritage Politics in the Event of Armed Conflict: Prospects for an ‘Activist Archaeology’”. Archeologies. Vol. 4 No. 3 (2008):376</ref>
 
 
 
After establishing a data centre in the Belgian city of Mons, home of the Mundaneum, Google lent its support to “the Mons 2015 adventure, in particular by working with our longtime partners, the Mundaneum archive. More than a century ago, two visionary Belgians envisioned the World Wide Web’s architecture of hyperlinks and indexation of information, not on computers, but on paper cards. Their creation was called the Mundaneum.<ref>Echikson,William. Partnering in Belgium to create a capital of culture (blog) March 20, 2014. Accessed Dec 22, 2015 http://googlepolicyeurope.blogspot.se/2014/03/partnering-in-belgium-to-create-capital.html</ref>
 
VERSION FRANCAISE
 
  
 
[[file:Doodle.png|500px]]
 
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On the occasion of the 147th birthday of Paul Otlet, a Doodle in the homepage of the Alphabet spelled the name of its company using the ‘drawers of the Mundaneum’ to form the words G O O G L E: “Today’s Doodle pays tribute to Paul’s pioneering work on the Mundaneum. The collection of knowledge stored in the Mundaneum’s drawers are the foundational work for everything that happens at Google. In early drafts, you can watch the concept come to life.<ref>Google. Mundaneum co-founder Paul Otlet's 147th Birthday (blog) August 23, 2015. Accessed Dec 22, 2015 http://www.google.com/doodles/mundaneum-co-founder-paul-otlets-147th-birthday</ref>
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À l'occasion du 147e anniversaire de Paul Otlet, un Doodle sur la page d'Alphabet épelait le nom de son entreprise en utilisant « les tiroirs du Mundaneum » pour former le mot G O O G L E : « Aujourd'hui, Doodle rend hommage au travail pionnier de Paul sur le Mundaneum. La collection de connaissances emmagasinées dans les tiroirs du Mundaneum constitue le travail fondamental de tout ce qu'il se passe chez Google. Dans les premiers essais, vous pouvez voir le concept prendre vie. »<ref>Google. Mundaneum co-founder Paul Otlet's 147th Birthday (blog) 23 août, 2015. Consulté le 22 décembre 2015 http://www.google.com/doodles/mundaneum-co-founder-paul-otlets-147th-birthday</ref>
 
 
== III. Google Cultural History ==
 
  
The dematerialisation of public collections using infrastructure and services bankrolled by private actors like the GCI, needs to be questioned and analyzed further in the context of heterotopic institutions, to understand the new forms taken by the endless tension between knowledge/power at the core of contemporary archivalism, where the architecture of the interface replaces and acts on behalf of the museum, and the body of the visitor is reduced to the fingers of a user capable of browsing endless cultural assets.
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== III. Google Cultural Institute ==
  
At a time when cultural institutions should be decolonised instead of googlified, it is vital to discuss a project such as the Google Cultural Institute and its continuous expansion – which is inversely proportional to the failure of the governments and the passivity of institutions seduced by gadgets<ref>eg. https://www.google.com/culturalinstitute/thelab/#experiments</ref>.
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La dématérialisation des collections publiques à l'aide d'une infrastructure et de services financés par des acteurs privés, tels que le GCI, doit être questionnée et analysée plus en profondeur dans le contexte d'institutions hétérotopes pour comprendre les nouvelles formes prises par une tension infinie entre connaissance/pouvoir au cœur d'un archivage contemporain, où l'architecture de l'interface remplace et agit au nom du musée et où le visiteur est réduit aux doigts d'un utilisateur capable de parcourir un nombre infini de biens culturels.
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À l'époque où les institutions culturelles devraient être décolonisées plutôt que googlifiées, il est capital d'aborder la question d'un projet tel que le Google Cultural Institute et son expansion continue et inversement proportionnelle à l'échec des gouvernements et à la passivité des institutions séduites par les gadgets<ref>ex. https://www.google.com/culturalinstitute/thelab/#experiments</ref>.
  
 
[[file:Ojhr.png|500px]]
 
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However, the dialogue is fragmented between limited academic accounts, corporate press releases, isolated artistic interventions, specialised conferences and news reports. Femke Snelting suggests that we must “find the patience to build a relation to these histories in ways that make sense.” To do so, we need to excavate and assemble a better account of the history of the Google Cultural Institute.  
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Cependant, le dialogue est fragmenté entre les comptes rendus académiques, les communiqués de presse, les interventions artistiques isolées, les conférences spécialisées et les bulletins d'informations. Selon Femke Snelting, nous devons « trouver la patience de construire une relation à ces théories de manière cohérente ». Pour ce faire, nous devons approfondir et assembler un meilleur compte rendu de l'histoire du Google Cultural Institute. Construite à partir du texte phare de Schiller & Yeo, la ligne du temps suivante est ma contribution à cette tâche et à une tentative d'assembler des morceaux en les situant dans un contexte politique et économique plus large allant au-delà de l'histoire officielle racontée par le Google Cultural Institute. Une inspection plus minutieuse des événements révèle que l'escalade des interventions culturelles d'Alphabet se produit généralement après l'apparition d'un défi juridique pour l'hégémonie économique en Europe.
Building upon Schiller & Yeo’s seminal text, the following timeline is my contribution to this task and an attempt to put together the pieces, by situating them in a broader economic and political context beyond the official history told by the Google Cultural Institute. A closer inspection of the events reveals that the escalation of Alphabet's cultural interventions often emerge after a legal challenge against their economic hegemony in Europe was initiated.  
 
  
 
=== 2009 ===
 
=== 2009 ===
  
==== Eric Schmidt visits Iraq ====
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==== Eric Schmidt visite l'Irak ====
  
 
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A news report from the Wall Street Journal<ref>Lavallee, Andrew. “Google CEO: A New Iraq Means Business Opportunities.Wall Street Journal. Nov 24, 2009 http://blogs.wsj.com/digits/2009/11/24/google-ceo-a-new-iraq-means-business-opportunities/</ref> as well as an AP report on Youtube<ref>Associated Press. Google Documents Iraqi Museum Treasures (on-line video November 24, 2009) https://www.youtube.com/watch?v=vqtgtdBvA9k</ref> confirm the new Google venture in the field of historical collections. The executive chairman of Alphabet declared: “I can think of no better use of our time and our resources to make the images and ideas from your civilization, from the very beginning of time, available to a billion people worldwide.
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Un bulletin d'informations du Wall Street Journal<ref>13. Lavallee, Andrew. « Google CEO: A New Iraq Means Business Opportunities. » Wall Street Journal. 24 novembre 2009 http://blogs.wsj.com/digits/2009/11/24/google-ceo-a-new-iraq-means-business-opportunities/</ref> ainsi qu'un rapport de l'AP Youtube<ref>14. Associated Press. Google Documents Iraqi Museum Treasures (vidéo en ligne 24 novembre 2009) https://www.youtube.com/watch?v=vqtgtdBvA9k</ref> confirment le nouveau projet de Google dans le domaine de collections historiques. Le président exécutif d'Alphabet déclare : « En rendant disponibles les images et les idées de notre civilisation, depuis son origine, pour un milliard de personnes à travers le monde, je ne peux pas imaginer une meilleure manière d'utiliser notre temps et nos ressources. »
  
A detailed account and reflection of this visit, its background and agenda can be found in Powered by Google: Widening Access and Tightening Corporate Control. (Schiller & Yeo 2014)  
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Un compte rendu détaillé de la réflexion de cette visite, son contexte et son programme se trouvent dans ''Powered by Google: Widening Access and Tightening Corporate Control''. (Schiller & Yeo 2014)  
  
==== France reacts against Google Books ====
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==== La France réagit à l'encontre de Google Books ====
  
In relation to the Google Books dispute in Europe, Reuters reported in 2009 that France's ex-president Nicolas Sarkozy “pledged hundreds of millions of euros toward a separate digitization program, saying he would not permit France to be “stripped of our heritage to the benefit of a big company, no matter how friendly, big or American it is.<ref>Jarry, Emmanuel. “France's Sarkozy takes on Google in books dispute.Reuters. December 8, 2009. http://www.reuters.com/article/us-france-google-sarkozy-idUSTRE5B73E320091208</ref>
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Concernant le conflit impliquant Google Books en Europe, Reuters a déclaré qu'en 2009, l'ancien président français, Nicolas Sarkozy « avait promis des centaines de millions d'euros à un programme de numérisation distinct, disant qu'il ne permettrait pas à la France “d'être dépouillée de son patrimoine au profit d'une grande entreprise, peu importe si celle-ci était sympathique, grande ou américaine.” »<ref>Jarry, Emmanuel. « France's Sarkozy takes on Google in books dispute. » Reuters. 8 décembre 2009. http://www.reuters.com/article/us-france-google-sarkozy-idUSTRE5B73E320091208</ref>
  
Although the reactionary and nationalistic agenda of Sarkozy should not be celebrated, it is important to note that the first open attack on Google’s cultural agenda came from the French government. Four years later, the Google Cultural Institute establishes its headquarters in Paris.
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Cependant, même si le programme réactionnaire et nationaliste de Nicolas Sarkozy ne doit pas être félicité, il est important de noter que la première attaque ouverte à l'encontre du programme culturel de Google est venue du gouvernement français. Quatre ans plus tard, le Google Cultural Institute établissait son siège à Paris.
  
 
=== 2010 ===
 
=== 2010 ===
  
==== European Commission launches an antitrust investigation against Google. ====
+
==== La Commission européenne lance une enquête antitrust à l'encontre de Google. ====
  
<blockquote>The European Commission has decided to open an antitrust investigation into allegations that Google Inc. has abused a dominant position in online search, in violation of European Union rules (Article 102 TFEU). The opening of formal proceedings follows complaints by search service providers about unfavourable treatment of their services in Google's unpaid and sponsored search results coupled with an alleged preferential placement of Google's own services. This initiation of proceedings does not imply that the Commission has proof of any infringements. It only signifies that the Commission will conduct an in-depth investigation of the case as a matter of priority.<ref>European Commission. Antitrust: Commission probes allegations of antitrust violations by Google (Brussels 2010) http://europa.eu/rapid/press-release_IP-10-1624_en.htm</ref></blockquote>  
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<blockquote>La Commission européenne a décidé d'ouvrir une enquête antitrust à partir des allégations selon lesquelles Google Inc. aurait abusé de sa position dominante de moteur de recherche, en violation avec le règlement de l'Union européenne (Article 102 TFUE). L'ouverture de procédures formelles fait suite aux plaintes déposées par des fournisseurs de service de recherche relatives à un traitement défavorable de leurs services dans les résultats de recherche gratuits et payants de Google, ainsi qu'au placement préférentiel des propres services de Google. Le lancement des procédures ne signifie pas que la Commission dispose d'une quelconque preuve d'infraction. Cela signifie seulement que la Commission va mener une enquête poussée et prioritaire sur l'affaire.<ref>European Commission. Antitrust: Commission probes allegations of antitrust violations by Google (Bruxelles 2010) http://europa.eu/rapid/press-release_IP-10-1624_en.htm</ref></blockquote>
  
==== The Google Art Project starts as a 20% project under the direction of Amit Sood. ====
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==== Le Google Art Project a commencé comme projet 20 % sous la direction d'Amit Sood. ====
  
According to the Guardian<ref>Caines, Matthew. “Arts head: Amit Sood, director, Google Cultural Institute” The Guardian. December 3, 2013. http://www.theguardian.com/culture-professionals-network/culture-professionals-blog/2013/dec/03/amit sood google-cultural-institute-art-project</ref>, and other news reports, Google's cultural project is started by passionate art “googlers”.  
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D'après The Guardian<ref>Caines, Matthew. “Arts head: Amit Sood, director, Google Cultural Institute »The Guardian. 3 décembre 2013. http://www.theguardian.com/culture-professionals-network/culture-professionals-blog/2013/dec/03/amit sood google-cultural-institute-art-project</ref>, ainsi que d'autres bulletins d'informations, le projet culturel de Google a été lancé par des « googleurs » passionnés d'art.  
  
==== Google announces its plans to build a European Cultural Institute in France ====
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==== Google annonce son projet de construction d'un European Cultural Center en France. ====
  
Referring to France as one of the most important centres for culture and technology, Google CEO Eric Schmidt formally announces the creation of a centre "dedicated to technology, especially noting the promotion of past, present and future European cultures."<ref>Cyrus, Farivar. "Google to build R&D facility and 'European cultural center' in France.Deutsche Welle. September 9, 2010. http://www.dw.com/en/google-to-build-rd-facility-and-european-cultural-center-in-france/a-5993560</ref>
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Faisant référence à la France comme à l'un des plus importants centres pour la culture et la technologie, le PDG de Google, Eric Schmidt, a annoncé officiellement la création d'un centre « dédié à la technologie, particulièrement en faveur de la promotion des cultures européennes passées, présentes et futures ».<ref>Cyrus, Farivar. « Google to build R&D facility and 'European cultural center' in France. » Deutsche Welle. 9 septembre 2010. http://www.dw.com/en/google-to-build-rd-facility-and-european-cultural-center-in-france/a-5993560</ref>
  
 
=== 2011 ===
 
=== 2011 ===
  
==== Google Art Project Launches in Tate London. ====
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==== Le Google Art Project est lancé à la Tate London. ====
  
In February the new ‘product’ is officially presented. The introduction<ref>Google Art Project. Art Project V1 - Launch Event at Tate Britain. (on-line video February 1, 2011) https://www.youtube.com/watch?v=NsynsSWVvnM</ref> emphasises that it started as a 20% project, meaning a project that lacked corporate mandate.
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En février, le nouveau « produit » a été officiellement présenté. La présentation<ref>19. Google Art Project. Art Project V1 - Launch Event at Tate Britain. (vidéo en ligne le 1er février 2011) https://www.youtube.com/watch?v=NsynsSWVvnM</ref> souligne que l'idée a commencé avec un projet 20 %, un projet qui n'émanait donc pas d'une demande commerciale.  
  
According to the “Our Story”<ref>Google Cultural Institute. Accessed Dec 18, 2015. https://www.google.com/culturalinstitute/about/partners/</ref> section of the Google Cultural Institute, the history of the Google Art Project starts with the integration of 140,000 assets from the Yad Vashem World Holocaust Centre, followed by the inclusion of the Nelson Mandela Archives in the Historical Moments section of the Google Cultural Institute.
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D'après la section « Our Story »<ref>Google Cultural Institute. Consulté le 18 décembre 2015. https://www.google.com/culturalinstitute/about/partners/ </ref> du Google Cultural Institute, l'histoire du Google Art Project commence avec l'intégration de 140 000 pièces du Yad Vashem World Holocaust Centre, suivie de l'intégration des Nelson Mandela Archives dans la section Historical Moments du Google Cultural Institute.
  
Later in August, Eric Schmidt declares that education should bring art and science together just like in “the glory days of the Victorian Era”.<ref>Robinson, James. “Eric Schmidt, chairman of Google, condemns British education system” The Guardian. August 26, 2011 http://www.theguardian.com/technology/2011/aug/26/eric-schmidt-chairman-google-education</ref>
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Plus tard au mois d'août, Eric Schmidt déclara que l'éducation devrait rassembler l'art et la science comme lors des « jours glorieux de l'époque victorienne ».<ref>Robinson, James. « Eric Schmidt, chairman of Google, condemns British education system » The Guardian. 26 août 2011 http://www.theguardian.com/technology/2011/aug/26/eric-schmidt-chairman-google-education </ref>
  
=== 2012 ===
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===2012===
  
==== EU data authorities initiate a new investigation into Google and their new terms of use. ====
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==== Les autorités des données de l'UE lancent une nouvelle enquête sur Google et ses nouveaux termes d'utilisation. ====
  
At the request of the French authorities, the European Union initiates an investigation against Google, related to the breach of data privacy due to the new terms of use published by Google on 1 March 2012.<ref>European Commission. Letter addressed to Google by the Article 29 Group (Brussels 2012) http://ec.europa.eu/justice/data-protection/article-29/documentation/other-document/files/2012/20121016_letter_to_google_en.pdf</ref>
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À la demande des autorités françaises, l'Union européenne lance une enquête à l'encontre de Google concernant une violation des données privées causée par les nouveaux termes d'utilisation publiés par Google le 1er mars 2012.<ref>European Commission. Letter addressed to Google by the Article 29 Group (Bruxelles 2012) http://ec.europa.eu/justice/data-protection/article-29/documentation/other-document/files/2012/20121016_letter_to_google_en.pdf</ref>
  
==== The Google Cultural Institute continues to digitalize cultural ‘assets’. ====
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==== Le Google Cultural Institute continue à numériser les « biens » culturels. ====
  
According to the Google Cultural Institute website, 151 partners join the Google Art Project including France's Musée D’Orsay. The World Wonders section is launched including partnerships with the likes of UNESCO. By October, the platform is rebranded and re-launched including over 400+ partners.
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D'après le site du Google Cultural Institute, 151 partenaires ont rejoint le Google Art Project, y compris le Musée d'Orsay en France. La section World of Wonders est lancée avec des partenariats comme celui de l'UNESCO. Au mois d'octobre, la plateforme avait changé d'image et était relancée avec plus de 400 partenaires.  
  
 
=== 2013 ===
 
=== 2013 ===
  
==== Google Cultural Institute headquarters opens in Paris. ====
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==== Le siège du Google Cultural Institute ouvre à Paris. ====
  
On 10 December, the new French headquarters open in 8 rue de Londres. The French Minister Aurélie Filippetti cancels her attendance as she doesn’t “wish to appear as a guarantee for an operation that still raises a certain number of questions."<ref>Willsher, Kim. “Google Cultural Institute's Paris opening snubbed by French minister.The Guardian. December 10, 2013 http://www.theguardian.com/world/2013/dec/10/google-cultural-institute-france-minister-snub</ref>
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Le 10 décembre, le nouveau siège français ouvre au numéro 8 rue de Londres. La ministre française, Aurélie Filippetti, annule sa participation à l'événement, car elle « ne souhaite pas apparaitre comme une garantie à une opération qui soulève encore un certain nombre de questions ».<ref>Willsher, Kim. « Google Cultural Institute's Paris opening snubbed by French minister. » The Guardian. 10 décembre, 2013 http://www.theguardian.com/world/2013/dec/10/google-cultural-institute-france-minister-snub</ref>
  
==== British tax authorities initiate investigation into Google's tax scheme ====
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==== Les autorités fiscales britanniques lancent une enquête sur le plan fiscal de Google. ====
  
HM Customs and Revenue Committee inquiry brands Google's tax operations in the UK via Ireland as "devious, calculated and, in my view, unethical".<ref>Bowers, Simon & Syal, Rajeev. “MP on Google tax avoidance scheme: 'I think that you do evil'. The Guardian. May 16, 2013. http://www.theguardian.com/technology/2013/may/16/google-told-by-mp you-do-do-evil</ref>
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L'enquêteur du HM Customs and Revenue Committee estime que les opérations fiscales de Google au Royaume-Uni réalisées via l'Irlande sont « fourbes, calculées et, selon moi, contraires à l'éthique ».<ref>24. Bowers, Simon & Syal, Rajeev. « MP on Google tax avoidance scheme: 'I think that you do evil' ». The Guardian. 16 mai 2013. http://www.theguardian.com/technology/2013/may/16/google-told-by-mp you-do-do-evil</ref>
  
 
=== 2014 ===
 
=== 2014 ===
  
==== European Court Of Justice rules on the “right to be forgotten” against Google. ====
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==== Concernant le « droit à l'oubli », la Cour de justice de l'UE statue contre Google.====
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La décision controversée tient les moteurs de recherche responsables des données personnelles qu'ils gèrent. Conformément à la loi européenne, la Cour a statué « que l'opérateur est, dans certaines circonstances, obligé de retirer des liens vers des sites internet publiés par un parti tiers et contenant des informations liées à une personne et apparaissant dans la liste des résultats suite à une recherche basée sur le nom de cette personne. La Cour établit clairement qu'une telle obligation peut également exister dans un cas où le nom, ou l'information, n'est pas effacé préalablement de ces pages internet, et même, comme cela peut être le cas, lorsque leur publication elle-même est légale. »<ref>Court of Justice of the European Union. Press-release No 70/14 (Luxembourg, 2014) http://curia.europa.eu/jcms/upload/docs/application/pdf/2014-05/cp140070en.pdf</ref>
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==== Révolution numérique au Barbican, Royaume-Uni ====
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Google sponsorise l'exposition Digital Revolution<ref>Barbican. « Digital Revolution. » Consulté le 15 décembre 2015 https://www.barbican.org.uk/bie/upcoming-digital-revolution</ref> et les œuvres commissionnées sous le nom « Dev-art: art made with code.<ref>Google. « Dev Art ». Consulté le 15 décembre 2015 https://devart.withgoogle.com/ </ref> ». Le Tekniska Museet à Stockholm a ensuite accueilli l'exposition.<ref>Tekniska Museet. « Digital Revolution. » Consulté le 15 décembre 2015 http://www.tekniskamuseet.se/1/5554.html</ref>
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« The Lab » du Google Cultural Institute ouvre
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« Ici, les experts créatifs et la technologie se rassemblent pour partager des idées et construire de nouvelles manières de profiter de l'art et de la culture. »<ref>Google Cultural Institute. Consulté le 15 décembre 2015. https://www.google.com/culturalinstitute/thelab/</ref>
  
The controversial ruling holds search engines responsible for the personal data that it handles and under European Law the court ruled “that the operator is, in certain circumstances, obliged to remove links to web pages that are published by third parties and contain information relating to a person from the list of results displayed following a search made on the basis of that person’s name. The Court makes it clear that such an obligation may also exist in a case where that name or information is not erased beforehand or simultaneously from those web pages, and even, as the case may be, when its publication in itself on those pages is lawful.”<ref>Court of Justice of the European Union. Press-release No 70/14 (Luxembourg, 2014) http://curia.europa.eu/jcms/upload/docs/application/pdf/2014-05/cp140070en.pdf</ref>
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==== Google fait connaitre son intention de soutenir la ville de Mons, capitale européenne de la culture en 2015.====
  
==== Digital Revolution at Barbican UK ====
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Un communiqué de presse de Google<ref>Echikson,William. Partnering in Belgium to create a capital of culture (blog) 10 mars 2014. Consulté le 22 décembre 2015 http://googlepolicyeurope.blogspot.se/2014/03/partnering-in-belgium-to-create-capital.html </ref> décrit le nouveau partenariat avec la ville belge de Mons comme le résultat de leur position d'employeur local et d'investisseur dans la ville où se situe l'un de leurs deux principaux centres de données en Europe.
  
Google sponsors the exhibition ''Digital Revolution''<ref>Barbican. “Digital Revolution.” Accessed December 15, 2015 https://www.barbican.org.uk/bie/upcoming-digital-revolution</ref> and commission artworks under the brand “Dev-art: art made with code.<ref>Google. “Dev Art”. Accessed December 15, 2015 https://devart.withgoogle.com/</ref>”. The exhibition later tours to the Tekniska Museet in Stockholm.<ref>Tekniska Museet. “Digital Revolution.” Accessed December 15, 2015 http://www.tekniskamuseet.se/1/5554.html</ref>
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=== 2015 ===
  
==== Google Cultural Institute's “The Lab” Opens ====
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==== La Commission de l'UE envoie une communication des griefs à Google. ====
  
“Here creative experts and technology come together share ideas and build new ways to experience art and culture.”<ref>Google Cultural Institute. Accessed December 15, 2015.  https://www.google.com/culturalinstitute/thelab/</ref>
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La Commission européenne a envoyé une communication des griefs à Google, déclarant que :
  
==== Google expressed its plans to support the city of Mons, European Capital of Culture in 2015. ====
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<blockquote>« l'entreprise avait abusé de sa position dominante sur les marchés des services généraux de recherches internet dans l'espace économique européen en favorisant systématiquement son propre produit de comparateur d'achats dans les pages de résultats généraux de recherche. »<ref>European Commission. Antitrust: Commission sends Statement of Objections to Google on comparison shopping service; opens separate formal investigation on Android. (Bruxelles 2015) http://europa.eu/rapid/press-release_IP-15-4780_en.htm</ref></blockquote>
  
A press release from Google<ref>Echikson,William. Partnering in Belgium to create a capital of culture (blog) March 20, 2014. Accessed Dec 22, 2015 http://googlepolicyeurope.blogspot.se/2014/03/partnering-in-belgium-to-create-capital.html</ref> describes the new partnership with the Belgian city of Mons as a result of their position as local employer and investor in the city, since one of their two major data centres in Europe is located there.
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Google rejette les accusations, les jugeant « erronées d'un point de vue factuel, légal et économique ».<ref>Yun Chee, Foo. « Google rejects 'unfounded' EU antitrust charges of market abuse » Reuters. (27 août 2015) http://www.reuters.com/article/us-google-eu-antitrust-idUSKCN0QW20F20150827</ref>
  
=== 2015 ===
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==== La Commission européenne commence à enquêter sur Android. ====
  
==== EU Commission sends Statement of Objections to Google. ====
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La Commission déterminera si, en concluant des accords anti-compétitifs et/ou en abusant d'une possible position dominante, Google a :
  
<blockquote>The European Commission has sent a Statement of Objections to Google alleging the company has abused its dominant position in the markets for general internet search services in the European Economic Area (EEA) by systematically favouring its own comparison shopping product in its general search results pages.<ref>European Commission. Antitrust: Commission sends Statement of Objections to Google on comparison shopping service; opens separate formal investigation on Android. (Brussels 2015) http://europa.eu/rapid/press-release_IP-15-4780_en.htm</ref> </blockquote> Google rejects the accusations as “wrong as a matter of fact, law and economics”.<ref>Yun Chee, Foo. “Google rejects 'unfounded' EU antitrust charges of market abuse” Reuters. (August 27, 2015) http://www.reuters.com/article/us-google-eu-antitrust-idUSKCN0QW20F20150827</ref>
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<blockquote>illégalement entravé le développement et l'accès au marché de systèmes mobiles d'exploitation, d'applications mobiles de communication et des services de ses rivaux dans l'espace économique européen. Cette enquête est distincte et séparée du travail d'investigation sur le commerce de la recherche de Google.<ref>European Commission. Antitrust: Commission sends Statement</ref></blockquote>
 
==== European Commission starts investigation into Android. ====
 
  
<blockquote>The Commission will assess if, by entering into anticompetitive agreements and/or by abusing a possible dominant position, Google has illegally hindered the development and market access of rival mobile operating systems, mobile communication applications and services in the European Economic Area (EEA). This investigation is distinct and separate from the Commission investigation into Google's search business.</blockquote><ref>European Commission. Antitrust: Commission sends Statement </ref>
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==== Le Google Cultural Institute poursuit son expansion. ====
  
==== Google Cultural Institute continues to expand. ====
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D'après la section « Our Story » du Google Cultural Institute, le projet Street Art contient à présent 10 000 pièces. Une nouvelle extension affiche l'art du Google Art Project dans le navigateur Chrome et « les amateurs d'art peuvent porter une œuvre au poignet grâce à l'art Android ». Au mois d'août, le projet disposait de 850 partenaires utilisant ses outils, de 4,7 millions de pièces dans sa collection et de plus de 1 500 expositions organisées.  
  
According to the ‘Our Story’ section of the Google Cultural Institute, the Street Art project now has 10,000 assets. A new extension displays art from the Google Art Project in the Chrome browser and “art lovers can wear art on their wrists via Android art”. By August, the project has more than 850 partners using their tools, 4.7 million assets in its collection and more than 1500 curated exhibitions.
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==== Transparency International révèle que Google est le deuxième plus grand lobbyiste à Bruxelles. <ref>Transparency International. Lobby meetings with EU policy-makers dominated by corporate interests (blog) 24 juin 2015. Consulté le mardi 22 décembre 2015. http://www.transparency.org/news/pressrelease/lobby_meetings_with_eu_policy_makers_dominated_by_corporate_interests</ref>====  
 
==== Transparency International reveals Google as second biggest corporate lobbyists operating in Brussels. <ref>Transparency International. Lobby meetings with EU policy-makers dominated by corporate interests (blog) June 24, 2015. Accessed December 22, 2015. http://www.transparency.org/news/pressrelease/lobby_meetings_with_eu_policy_makers_dominated_by_corporate_interests</ref> ====
 
  
 
[[file:Lobby.png|500px]]
 
[[file:Lobby.png|500px]]
  
==== Alphabet Inc. is established on October 2nd. ====
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==== Alphabet Inc. est créé le 2 octobre. ====
  
“Alphabet Inc. (commonly known as Alphabet) is an American multinational conglomerate created in 2015 as the parent company of Google and several other companies previously owned by or tied to Google.<ref>Wikipedia, The Free Encyclopedia. s.v. “Alphabet Inc,” (accessed Jan 25, 2016, https://en.wikipedia.org/wiki/Alphabet_Inc.</ref>
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« Alphabet Inc. (connu sous le nom d'Alphabet) est un conglomérat multinational américain créé en 2015 en tant que société mère de Google et de plusieurs entreprises appartenant auparavant à Google ou y étant liées. »<ref>Wikipedia, The Free Encyclopedia. s.v. “Alphabet Inc,” (consulté le 25 janvier 2016, https://en.wikipedia.org/wiki/Alphabet_Inc.</ref>
  
==== Paul Otlet Doodle and Mundaneum-Google exhibitions. ====
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==== Le Doodle Paul Otlet et les expositions Mundaneum-Google. ====
  
Google creates a doodle for their homepage on the occasion of the 147th birthday of Paul Otlet<ref>Google. Mundaneum co-founder Paul Otlet's 147th Birthday (blog) August 23, 2015. Accessed Dec 22, 2015 http://www.google.com/doodles/mundaneum-co-founder-paul-otlets-147th-birthday </ref> and produces the slide shows ''Towards the Information Age'', ''Mapping Knowledge'' and ''The 100th Anniversary of a Nobel Peace Prize'', all hosted by the Google Cultural Institute.  
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Google crée un doodle pour sa page d'accueil à l'occasion du 147e anniversaire de Paul Otlet<ref>Google. Mundaneum co-founder Paul Otlet's 147th Birthday (blog) 23 août, 2015. Consulté le 22 décembre 2015 http://www.google.com/doodles/mundaneum-co-founder-paul-otlets-147th-birthday</ref> et des projections de diapositives ''Towards the Information Age'', ''Mapping Knowledge'' et ''The 100th Anniversary of a Nobel Peace Prize'', toutes organisées par le Google Cultural Institute.
  
“The Mundaneum and Google have worked closely together to curate 9 exclusive online exhibitions for the Google Cultural Institute. The team behind the reopening of the Mundaneum this year also worked with the Cultural Institute engineers to launch a dedicated mobile app.<ref>Google. Mundaneum co-founder Paul Otlet's 147th Birthday</ref>
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<blockquote>« Le Mundaneum et Google ont étroitement collaboré pour organiser neuf expositions en ligne exclusives pour le Google Cultural Institute. Cette année, l'équipe dans les coulisses de la réouverture du Mundaneum a travaillé avec les ingénieurs du Cultural Institute pour lancer une application mobile qui y est consacrée. »<ref>Google. Mundaneum co-founder Paul Otlet's 147th Birthday</ref></blockquote>
  
==== Google Cultural Institute partners with the British Museum. ====
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==== Le Google Cultural Institute s'associe au British Museum. ====
  
The British Museum announce a “unique partnership” where over 4,500 assets can be “seen online in just a few clicks”. In the official press release, the director of the museum, Neil McGregor, said “The world today has changed, the way we access information has been revolutionised by digital technology. This enables us to gives the Enlightenment ideal on which the Museum was founded a new reality. It is now possible to make our collection accessible, explorable and enjoyable not just for those who physically visit, but to everybody with a computer or a mobile device. <ref>The British Museum. The British Museum’s unparalleled world collection at your fingertips. (blog) November 12, 2015. Accessed December 22, 2015. https://www.britishmuseum.org/about_us/news_and_press/press_releases/2015/with_google.aspx</ref>
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Le British Museum annonce un « partenariat unique » à travers lequel plus de 4 500 pièces pourront être « visionnées en ligne en seulement quelques clics ». Dans le communiqué de presse officiel, le directeur du musée, Neil McGregor, a déclaré « le monde a changé aujourd'hui, notre manière d'accéder à l'information a été révolutionnée par la technologie numérique. Cela permet de donner une nouvelle réalité à l'idéal des Lumières sur lequel le Museum a été fondé. Il est à présent possible d'accéder à notre collection, d'explorer et de profiter non seulement pour ceux qui la visitent en personne, mais pour tous ceux qui disposent d'un ordinateur ou d'un appareil mobile. »<ref>The British Museum. The British Museum’s unparalleled world collection at your fingertips. (blog) Novembre 12, 2015. Consulté le mardi 22 décembre 2015. https://www.britishmuseum.org/about_us/news_and_press/press_releases/2015/with_google.aspx</ref>
  
==== Google Cultural Institute adds a Performing Arts section. ====
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==== Le Google Cultural Institute ajoute la section Performing Arts. ====
  
Over 60 performing arts (dance, drama, music, opera) organizations and performers join the assets collection of the Google Cultural Institute <ref>Sood, Amit. Step on stage with the Google Cultural Institute (blog) December 1, 2015. Accessed December 22, 2015. https://googleblog.blogspot.se/2015/12/step-on-stage-with-google-cultural.html</ref>
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Plus de 60 organisations et interprètes d'art du spectacle (danse, théâtre, musique, opéra) rejoignent la collection Google Cultural Institute<ref>Sood, Amit. Step on stage with the Google Cultural Institute (blog) 1er décembre 2015. Consulté le mardi 22 décembre 2015. https://googleblog.blogspot.se/2015/12/step-on-stage-with-google-cultural.html</ref>
  
 
=== 2016 ===
 
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Revision as of 16:08, 11 May 2016


Geraldine Juárez

I. L'organisation de l'information n'est jamais innocente

Il y a six ans, Google, une entreprise Alphabet a lancé un nouveau projet : le Google Art Project. L'histoire officielle, celle écrite par Google et distribuée principalement à travers des communiqués de presse sur mesure et de brèves informations commerciales, nous dit que tout a commencé « en 2010, avec un projet 20 % chez Google qui fut présenté au public pour la première fois en 2011. Il s'agissait de 17 musées réunis dans une plateforme en ligne très intéressante afin de permettre aux utilisateurs de découvrir l'art d'une manière tout à fait nouvelle et différente. »[1] Tandis que Google Books faisait face à des problèmes d'ordre légal et que la Commission européenne lançait son affaire antitrust contre Google en 2010, le Google Art Project prenait, non pas par hasard, de l'ampleur. Cela conduisit à la création du Google Art Institute dont le siège se trouve à Paris et « dont la mission est de rendre la culture mondiale accessible en ligne ».[2]

Le Google Cultural Institute est clairement divisé en sections : Art Project, Historical Moments et World Wonders. Cela correspond dans les grandes lignes à beaux-arts, histoire du monde et matériel culturel. Techniquement, le Google Cultural Institute peut être décrit comme une base de données qui alimente un dépositaire d'images haute résolution d'objets d'art, d'objets, de documents, d'éphémères ainsi que d'informations à propos, et provenant, de leurs « partenaires » : les musées publics, les galeries et les institutions culturelles qui offrent ce matériel culturel, tel que les vues de voyage en 3D et les cartes de vue de rues. Pour le moment, le Google Cultural Institute compte 177 reproductions numériques d'une sélection de peintures dans une résolution en giga pixels et 320 versions 3D de différents objets ainsi que de multiples diapositives thématiques choisies en collaboration avec leurs partenaires ou par leurs utilisateurs.

D'après leur site, dans leur « Lab », ils développent une « nouvelle technologie afin d'aider leurs partenaires à publier leurs collections en ligne et à toucher de nouveaux publics, comme l'ont fait les initiatives du Google Art Project, Historic Moments et Words Wonders. » Non pas par hasard, ces services sont offerts comme un service philanthropique aux institutions publiques qui sont de plus en plus amenées à justifier leur existence face aux réductions budgétaires et aux autres exigences en matière de gestion des politiques d'austérité en Europe et ailleurs. « Il est peu probable et même impensable que [le Google Cultural Institute] fasse disparaitre la famine chronique des institutions culturelles fondées publiquement causée par la politique et présente même dans les pays riches »[3]. Il est important de comprendre que Google est réellement en train de financer l'infrastructure technique et le travail nécessaire à la transformation de la culture en données. De cette manière, Google s'assure que la culture peut être facilement gérée et nourrit toute sorte de produits nécessaires à la ville néolibérale afin de promouvoir et d'exploiter ces « biens » culturels, la compétition avec d'autres centres urbains au niveau mondial, mais également l'alimentation de l'accumulation inébranlable d'informations de Google.

Le dirigeant du Google Cultural Institute est conscient qu'il existe un grand nombre de questions concernant leurs activités, cependant, Alphabet a choisi d'appeler les critiques légitimes des malentendus : « Il s'agit de notre plus grand combat, ce malentendu permanent sur les raisons de l'existence du Cultural Institute »[4] Le Google Cultural Institute, comme beaucoup d'autres efforts culturels de Google, tels que Google Books et leur exposition artistique Digital Revolution, a été sujet à quelques critiques bien nécessaires, comme Powered by Google: Widening Access and Tightening Corporate Control (Schiller & Yeo 2014), un compte rendu détaillé des origines de cette intervention culturelle et de son rôle dans la résurgence du capitalisme social « là où les gens sont renvoyés aux corporations plutôt qu'aux États pour des services tels que ceux qu'ils reçoivent ; là où le capital des entreprises a l'habitude de se donner le droit de négocier le discours public ; et où l'histoire et l'art restent saturés par les préférences et les priorités des classes de l'élite sociale. »[5]

Connu comme l'un, si pas le seul essai d'analyse de l'utilisation des informations par Google ainsi que de la rhétorique de démocratisation se trouvant en amont pour réorganiser les institutions publiques culturelles en un « lieu de profit », le texte de Schiller & Yeo est fondamental pour la compréhension de l'évolution du Google Cultural Institute dans le cadre d'un contexte historique de capitalisme numérique, où la dépendance mondiale aux technologies de l'information est directement liée à la crise actuelle d'accumulation où la fièvre d'archivage de Google « manifeste une portée culturelle et idéologique à couper le souffle ».[6]

II. Qui colonise les colons ?

Le Google Cultural Institute est un sujet de débat intéressant puisqu'il reflète les pulsions colonialistes encrées dans les désirs scientifiques et économiques qui ont formé les mêmes collections que le Google Cultural Institute négocie et accumule dans sa base de données. Qui colonise les colons ? C'est une problématique très difficile que j'ai soulevée précédemment dans un essai dédié au Google Cultural Institute, Alfred Russel Wallace et les pulsions colonialistes derrière les fièvres d'archivage du 19e et du 20e siècles. Je n'ai pas encore de réponse. Pourtant, une critique du Google Cultural Institute dans laquelle ses motivations sont interprétées comme simplement colonialistes serait trompeuse et contreproductive. Leur but n'est pas d'asservir et d'exploiter la population tout entière et ses ressources afin d'imposer une nouvelle idéologie et de civiliser les barbares dans la même optique que celle des pays européens durant la colonisation. De plus, cela serait injuste et irrespectueux vis-à-vis de tous ceux qui subissent encore les effets permanents de la colonisation, exacerbés par l'expansion de la mondialisation économique.

Selon moi, l'assemblage de la technologie et de la science qui a produit le savoir à l'origine de la création d'entités telles que Google et ses dérivés, comme le Cultural Institute, ainsi que la portée de son impact sur une société où la technologie de l'information est la forme de technologie dominante font du technocolonialisme un terme plus précis pour décrire les interventions culturelles de Google. Même si la technocolonilisation partage de nombreux traits et éléments avec le projet colonial, comme l'exploitation des matériaux nécessaires à la production d'informations et aux technologies médiatiques, ainsi que les conflits qui en découlent, les technologies de l'information sont tout de même différentes des navires et des canons. Cependant, la fonction commerciale des technologies maritimes est identique aux libres (comme dans marché libre) services déployés par les drones de Google ou Facebook qui fournissent internet à l'Afrique, même si l'aspect en réseau des technologies de l'information est largement différent en matière d'infrastructure.

Il n'existe pas de définition officielle du technocolonialisme, mais il est important de le comprendre comme une continuité de l'idée des Lumières qui a donné naissance au désir de rassembler, d'organiser et des gérer les informations au 19e siècle. Mon utilisation de ce terme veut souligner et situer l'accumulation contemporaine ainsi que la gestion de l'information et des données au sein du paysage scientifique dirigé par « le profit avant tout » comme une « extension logique de la valeur du surplus accumulée à travers le colonialisme et l'esclavage ».[7]

Contrairement à l'époque coloniale, dans le technocolonialisme contemporain, la narration n'est pas la suprématie d'une culture humaine spécifique. La culture technologique est le sauveur. Peu importe que vous soyez musulman, français ou maya, l'objectif est d'obtenir les meilleures technologies pour la transformer en données, la classifier, produire un contenu à partir de celle-ci et créer des expériences pouvant être monétisées.

En toute logique, pour Google, une entreprise dont la mission est d'organiser les informations du monde en vue de générer un profit, les institutions qui étaient auparavant chargées de l'organisation de la connaissance du monde constituent des partenaires idéaux. Cependant, comme indiqué plus tôt, l'engagement du Google Cultural Institute à rassembler les informations des musées créés durant la période coloniale afin d'élever une certaine culture et une manière supérieure de voir le monde est paradoxal. Aujourd'hui, nous sommes au courant et nous sommes capables de défier les narrations dominantes autour du patrimoine culturel, car ces institutions ont un véritable récit de l'histoire qui ne se limite pas à la production de la section « à propos » d'un site internet, comme celui du Google Cultural Institute. « Ce que les musées devraient peut-être faire, c'est faire prendre conscience aux visiteurs que ce n'est pas la seule manière de voir les choses. Que le musée, à savoir l'installation, la disposition et la collection, possède une histoire et qu'il dispose également d'un bagage idéologique »[8]. Cependant, le Google Cultural Institute n'est pas un musée, c'est une base de données disposant d'une interface qui permet de parcourir le contenu culturel. Contrairement aux prestigieux musées avec lesquels il collabore, il manque d'une histoire située dans un discours culturel spécifique. Il s'agit d'objets d'art, de merveilles du monde et de moments historiques au sens large. La mission du Google Cultural Institute est clairement commerciale et philanthropique, mais celui-ci manque d'un point de vue et d'une position définie vis-à-vis du matériel culturel qu'il traite. Ce n'est pas surprenant puisque Google a toujours évité de prendre position, tout est question de technodéterminisme et de la noble mission d'organiser les informations du monde afin de le rendre meilleur. Cependant, « la négociation et le rassemblement d'informations sont une forme dangereuse de technocolonialisme ».[8]

En cherchant une narration culturelle dépassant l'idéologie californienne, le moteur de recherche d'Alphabet a trouvé dans Paul Otlet et le Mundaneum la couverture parfaite pour intégrer ses services philanthropiques dans l'histoire de la science de l'information, au-delà de la Silicon Valley. Après tout, ils comprennent que « la possession des narrations historiques et de leurs corrélats matériels devient un outil de manifestation et de réalisation des revendications économiques ».[9]

Après avoir établi un centre de données dans la ville belge de Mons, ville du Mundaneum, Google a offert son soutien à « l'aventure Mons 2015, en particulier en travaillant avec nos partenaires de longue date, les archives du Mundaneum. Plus d'un siècle auparavant, deux visionnaires belges ont imaginé l'architecture du World Wide Web d'hyperliens et d'indexation de l'information, non pas sur des ordinateurs, mais sur des cartes de papier. Leur création était appelée Mundaneum. »[10]

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À l'occasion du 147e anniversaire de Paul Otlet, un Doodle sur la page d'Alphabet épelait le nom de son entreprise en utilisant « les tiroirs du Mundaneum » pour former le mot G O O G L E : « Aujourd'hui, Doodle rend hommage au travail pionnier de Paul sur le Mundaneum. La collection de connaissances emmagasinées dans les tiroirs du Mundaneum constitue le travail fondamental de tout ce qu'il se passe chez Google. Dans les premiers essais, vous pouvez voir le concept prendre vie. »[11]

III. Google Cultural Institute

La dématérialisation des collections publiques à l'aide d'une infrastructure et de services financés par des acteurs privés, tels que le GCI, doit être questionnée et analysée plus en profondeur dans le contexte d'institutions hétérotopes pour comprendre les nouvelles formes prises par une tension infinie entre connaissance/pouvoir au cœur d'un archivage contemporain, où l'architecture de l'interface remplace et agit au nom du musée et où le visiteur est réduit aux doigts d'un utilisateur capable de parcourir un nombre infini de biens culturels. À l'époque où les institutions culturelles devraient être décolonisées plutôt que googlifiées, il est capital d'aborder la question d'un projet tel que le Google Cultural Institute et son expansion continue et inversement proportionnelle à l'échec des gouvernements et à la passivité des institutions séduites par les gadgets[12].

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Cependant, le dialogue est fragmenté entre les comptes rendus académiques, les communiqués de presse, les interventions artistiques isolées, les conférences spécialisées et les bulletins d'informations. Selon Femke Snelting, nous devons « trouver la patience de construire une relation à ces théories de manière cohérente ». Pour ce faire, nous devons approfondir et assembler un meilleur compte rendu de l'histoire du Google Cultural Institute. Construite à partir du texte phare de Schiller & Yeo, la ligne du temps suivante est ma contribution à cette tâche et à une tentative d'assembler des morceaux en les situant dans un contexte politique et économique plus large allant au-delà de l'histoire officielle racontée par le Google Cultural Institute. Une inspection plus minutieuse des événements révèle que l'escalade des interventions culturelles d'Alphabet se produit généralement après l'apparition d'un défi juridique pour l'hégémonie économique en Europe.

2009

Eric Schmidt visite l'Irak

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Un bulletin d'informations du Wall Street Journal[13] ainsi qu'un rapport de l'AP Youtube[14] confirment le nouveau projet de Google dans le domaine de collections historiques. Le président exécutif d'Alphabet déclare : « En rendant disponibles les images et les idées de notre civilisation, depuis son origine, pour un milliard de personnes à travers le monde, je ne peux pas imaginer une meilleure manière d'utiliser notre temps et nos ressources. »

Un compte rendu détaillé de la réflexion de cette visite, son contexte et son programme se trouvent dans Powered by Google: Widening Access and Tightening Corporate Control. (Schiller & Yeo 2014)

La France réagit à l'encontre de Google Books

Concernant le conflit impliquant Google Books en Europe, Reuters a déclaré qu'en 2009, l'ancien président français, Nicolas Sarkozy « avait promis des centaines de millions d'euros à un programme de numérisation distinct, disant qu'il ne permettrait pas à la France “d'être dépouillée de son patrimoine au profit d'une grande entreprise, peu importe si celle-ci était sympathique, grande ou américaine.” »[15]

Cependant, même si le programme réactionnaire et nationaliste de Nicolas Sarkozy ne doit pas être félicité, il est important de noter que la première attaque ouverte à l'encontre du programme culturel de Google est venue du gouvernement français. Quatre ans plus tard, le Google Cultural Institute établissait son siège à Paris.

2010

La Commission européenne lance une enquête antitrust à l'encontre de Google.

La Commission européenne a décidé d'ouvrir une enquête antitrust à partir des allégations selon lesquelles Google Inc. aurait abusé de sa position dominante de moteur de recherche, en violation avec le règlement de l'Union européenne (Article 102 TFUE). L'ouverture de procédures formelles fait suite aux plaintes déposées par des fournisseurs de service de recherche relatives à un traitement défavorable de leurs services dans les résultats de recherche gratuits et payants de Google, ainsi qu'au placement préférentiel des propres services de Google. Le lancement des procédures ne signifie pas que la Commission dispose d'une quelconque preuve d'infraction. Cela signifie seulement que la Commission va mener une enquête poussée et prioritaire sur l'affaire.[16]

Le Google Art Project a commencé comme projet 20 % sous la direction d'Amit Sood.

D'après The Guardian[17], ainsi que d'autres bulletins d'informations, le projet culturel de Google a été lancé par des « googleurs » passionnés d'art.

Google annonce son projet de construction d'un European Cultural Center en France.

Faisant référence à la France comme à l'un des plus importants centres pour la culture et la technologie, le PDG de Google, Eric Schmidt, a annoncé officiellement la création d'un centre « dédié à la technologie, particulièrement en faveur de la promotion des cultures européennes passées, présentes et futures ».[18]

2011

Le Google Art Project est lancé à la Tate London.

En février, le nouveau « produit » a été officiellement présenté. La présentation[19] souligne que l'idée a commencé avec un projet 20 %, un projet qui n'émanait donc pas d'une demande commerciale.

D'après la section « Our Story »[20] du Google Cultural Institute, l'histoire du Google Art Project commence avec l'intégration de 140 000 pièces du Yad Vashem World Holocaust Centre, suivie de l'intégration des Nelson Mandela Archives dans la section Historical Moments du Google Cultural Institute.

Plus tard au mois d'août, Eric Schmidt déclara que l'éducation devrait rassembler l'art et la science comme lors des « jours glorieux de l'époque victorienne ».[21]

2012

Les autorités des données de l'UE lancent une nouvelle enquête sur Google et ses nouveaux termes d'utilisation.

À la demande des autorités françaises, l'Union européenne lance une enquête à l'encontre de Google concernant une violation des données privées causée par les nouveaux termes d'utilisation publiés par Google le 1er mars 2012.[22]

Le Google Cultural Institute continue à numériser les « biens » culturels.

D'après le site du Google Cultural Institute, 151 partenaires ont rejoint le Google Art Project, y compris le Musée d'Orsay en France. La section World of Wonders est lancée avec des partenariats comme celui de l'UNESCO. Au mois d'octobre, la plateforme avait changé d'image et était relancée avec plus de 400 partenaires.

2013

Le siège du Google Cultural Institute ouvre à Paris.

Le 10 décembre, le nouveau siège français ouvre au numéro 8 rue de Londres. La ministre française, Aurélie Filippetti, annule sa participation à l'événement, car elle « ne souhaite pas apparaitre comme une garantie à une opération qui soulève encore un certain nombre de questions ».[23]

Les autorités fiscales britanniques lancent une enquête sur le plan fiscal de Google.

L'enquêteur du HM Customs and Revenue Committee estime que les opérations fiscales de Google au Royaume-Uni réalisées via l'Irlande sont « fourbes, calculées et, selon moi, contraires à l'éthique ».[24]

2014

Concernant le « droit à l'oubli », la Cour de justice de l'UE statue contre Google.

La décision controversée tient les moteurs de recherche responsables des données personnelles qu'ils gèrent. Conformément à la loi européenne, la Cour a statué « que l'opérateur est, dans certaines circonstances, obligé de retirer des liens vers des sites internet publiés par un parti tiers et contenant des informations liées à une personne et apparaissant dans la liste des résultats suite à une recherche basée sur le nom de cette personne. La Cour établit clairement qu'une telle obligation peut également exister dans un cas où le nom, ou l'information, n'est pas effacé préalablement de ces pages internet, et même, comme cela peut être le cas, lorsque leur publication elle-même est légale. »[25]

Révolution numérique au Barbican, Royaume-Uni

Google sponsorise l'exposition Digital Revolution[26] et les œuvres commissionnées sous le nom « Dev-art: art made with code.[27] ». Le Tekniska Museet à Stockholm a ensuite accueilli l'exposition.[28] « The Lab » du Google Cultural Institute ouvre « Ici, les experts créatifs et la technologie se rassemblent pour partager des idées et construire de nouvelles manières de profiter de l'art et de la culture. »[29]

Google fait connaitre son intention de soutenir la ville de Mons, capitale européenne de la culture en 2015.

Un communiqué de presse de Google[30] décrit le nouveau partenariat avec la ville belge de Mons comme le résultat de leur position d'employeur local et d'investisseur dans la ville où se situe l'un de leurs deux principaux centres de données en Europe.

2015

La Commission de l'UE envoie une communication des griefs à Google.

La Commission européenne a envoyé une communication des griefs à Google, déclarant que :

« l'entreprise avait abusé de sa position dominante sur les marchés des services généraux de recherches internet dans l'espace économique européen en favorisant systématiquement son propre produit de comparateur d'achats dans les pages de résultats généraux de recherche. »[31]

Google rejette les accusations, les jugeant « erronées d'un point de vue factuel, légal et économique ».[32]

La Commission européenne commence à enquêter sur Android.

La Commission déterminera si, en concluant des accords anti-compétitifs et/ou en abusant d'une possible position dominante, Google a :

illégalement entravé le développement et l'accès au marché de systèmes mobiles d'exploitation, d'applications mobiles de communication et des services de ses rivaux dans l'espace économique européen. Cette enquête est distincte et séparée du travail d'investigation sur le commerce de la recherche de Google.[33]

Le Google Cultural Institute poursuit son expansion.

D'après la section « Our Story » du Google Cultural Institute, le projet Street Art contient à présent 10 000 pièces. Une nouvelle extension affiche l'art du Google Art Project dans le navigateur Chrome et « les amateurs d'art peuvent porter une œuvre au poignet grâce à l'art Android ». Au mois d'août, le projet disposait de 850 partenaires utilisant ses outils, de 4,7 millions de pièces dans sa collection et de plus de 1 500 expositions organisées.

Transparency International révèle que Google est le deuxième plus grand lobbyiste à Bruxelles. [34]

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Alphabet Inc. est créé le 2 octobre.

« Alphabet Inc. (connu sous le nom d'Alphabet) est un conglomérat multinational américain créé en 2015 en tant que société mère de Google et de plusieurs entreprises appartenant auparavant à Google ou y étant liées. »[35]

Le Doodle Paul Otlet et les expositions Mundaneum-Google.

Google crée un doodle pour sa page d'accueil à l'occasion du 147e anniversaire de Paul Otlet[36] et des projections de diapositives Towards the Information Age, Mapping Knowledge et The 100th Anniversary of a Nobel Peace Prize, toutes organisées par le Google Cultural Institute.

« Le Mundaneum et Google ont étroitement collaboré pour organiser neuf expositions en ligne exclusives pour le Google Cultural Institute. Cette année, l'équipe dans les coulisses de la réouverture du Mundaneum a travaillé avec les ingénieurs du Cultural Institute pour lancer une application mobile qui y est consacrée. »[37]

Le Google Cultural Institute s'associe au British Museum.

Le British Museum annonce un « partenariat unique » à travers lequel plus de 4 500 pièces pourront être « visionnées en ligne en seulement quelques clics ». Dans le communiqué de presse officiel, le directeur du musée, Neil McGregor, a déclaré « le monde a changé aujourd'hui, notre manière d'accéder à l'information a été révolutionnée par la technologie numérique. Cela permet de donner une nouvelle réalité à l'idéal des Lumières sur lequel le Museum a été fondé. Il est à présent possible d'accéder à notre collection, d'explorer et de profiter non seulement pour ceux qui la visitent en personne, mais pour tous ceux qui disposent d'un ordinateur ou d'un appareil mobile. »[38]

Le Google Cultural Institute ajoute la section Performing Arts.

Plus de 60 organisations et interprètes d'art du spectacle (danse, théâtre, musique, opéra) rejoignent la collection Google Cultural Institute[39]

2016

...
  1. Caines, Matthew. « Arts head: Amit Sood, director, Google Cultural Institute »The Guardian. 3 décembre 2013. http://www.theguardian.com/culture-professionals-network/culture-professionals-blog/2013/dec/03/amit sood-google-cultural-institute-art-project
  2. Google Paris. Consulté le 22 décembre 2016 http://www.google.se/about/careers/locations/paris/
  3. Schiller, Dan & Yeo, Shinjoung. « Powered By Google: Widening Access And Tightening Corporate Control. » (In Aceti, D. L. (Éd.). Red Art: New Utopias in Data Capitalism: Leonardo Electronic Almanac, Vol. 20, No. 1. Londres : Goldsmiths University Press. 2014): 48
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  5. Schiller, Dan & Shinjoung Yeo. « Powered By Google: Widening Access And Tightening Corporate Control. », 48
  6. 6. Schiller, Dan & Yeo, Shinjoung. « Powered By Google: Widening Access And Tightening Corporate Control. », 48
  7. Davis, Heather & Turpin, Etienne, eds. Art in the Antropocene (Londres : Open Humanities Press. 2015), 7
  8. Bush, Randy. Psg.com On techno-colonialism. (blog) 13 juin 2015. Consulté le 22 décembre 2015 https://psg.com/on-technocolonialism.html
  9. Starzmann, Maria Theresia. « Cultural Imperialism and Heritage Politics in the Event of Armed Conflict: Prospects for an ‘Activist Archaeology’ ». Archeologies. Vol. 4 n° 3 (2008):376
  10. Echikson,William. Partnering in Belgium to create a capital of culture (blog) 10 mars 2014. Consulté le 22 décembre 2015 http://googlepolicyeurope.blogspot.se/2014/03/partnering-in-belgium-to-create-capital.html
  11. Google. Mundaneum co-founder Paul Otlet's 147th Birthday (blog) 23 août, 2015. Consulté le 22 décembre 2015 http://www.google.com/doodles/mundaneum-co-founder-paul-otlets-147th-birthday
  12. ex. https://www.google.com/culturalinstitute/thelab/#experiments
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  14. 14. Associated Press. Google Documents Iraqi Museum Treasures (vidéo en ligne 24 novembre 2009) https://www.youtube.com/watch?v=vqtgtdBvA9k
  15. Jarry, Emmanuel. « France's Sarkozy takes on Google in books dispute. » Reuters. 8 décembre 2009. http://www.reuters.com/article/us-france-google-sarkozy-idUSTRE5B73E320091208
  16. European Commission. Antitrust: Commission probes allegations of antitrust violations by Google (Bruxelles 2010) http://europa.eu/rapid/press-release_IP-10-1624_en.htm
  17. Caines, Matthew. “Arts head: Amit Sood, director, Google Cultural Institute »The Guardian. 3 décembre 2013. http://www.theguardian.com/culture-professionals-network/culture-professionals-blog/2013/dec/03/amit sood google-cultural-institute-art-project
  18. Cyrus, Farivar. « Google to build R&D facility and 'European cultural center' in France. » Deutsche Welle. 9 septembre 2010. http://www.dw.com/en/google-to-build-rd-facility-and-european-cultural-center-in-france/a-5993560
  19. 19. Google Art Project. Art Project V1 - Launch Event at Tate Britain. (vidéo en ligne le 1er février 2011) https://www.youtube.com/watch?v=NsynsSWVvnM
  20. Google Cultural Institute. Consulté le 18 décembre 2015. https://www.google.com/culturalinstitute/about/partners/
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  23. Willsher, Kim. « Google Cultural Institute's Paris opening snubbed by French minister. » The Guardian. 10 décembre, 2013 http://www.theguardian.com/world/2013/dec/10/google-cultural-institute-france-minister-snub
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  30. Echikson,William. Partnering in Belgium to create a capital of culture (blog) 10 mars 2014. Consulté le 22 décembre 2015 http://googlepolicyeurope.blogspot.se/2014/03/partnering-in-belgium-to-create-capital.html
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  32. Yun Chee, Foo. « Google rejects 'unfounded' EU antitrust charges of market abuse » Reuters. (27 août 2015) http://www.reuters.com/article/us-google-eu-antitrust-idUSKCN0QW20F20150827
  33. European Commission. Antitrust: Commission sends Statement
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  35. Wikipedia, The Free Encyclopedia. s.v. “Alphabet Inc,” (consulté le 25 janvier 2016, https://en.wikipedia.org/wiki/Alphabet_Inc.
  36. Google. Mundaneum co-founder Paul Otlet's 147th Birthday (blog) 23 août, 2015. Consulté le 22 décembre 2015 http://www.google.com/doodles/mundaneum-co-founder-paul-otlets-147th-birthday
  37. Google. Mundaneum co-founder Paul Otlet's 147th Birthday
  38. The British Museum. The British Museum’s unparalleled world collection at your fingertips. (blog) Novembre 12, 2015. Consulté le mardi 22 décembre 2015. https://www.britishmuseum.org/about_us/news_and_press/press_releases/2015/with_google.aspx
  39. Sood, Amit. Step on stage with the Google Cultural Institute (blog) 1er décembre 2015. Consulté le mardi 22 décembre 2015. https://googleblog.blogspot.se/2015/12/step-on-stage-with-google-cultural.html